lundi 28 mai 2018

Guyane

EN ROUTE POUR LA GUYANE..
Samedi 19 mai 2018, 
Les vents et les courants annoncés sont au rendez-vous

Nous repassons sous le pont de Natal, dont il semble impossible
de connaître la hauteur exacte, et tournons "à gauche" pour un premier bord de 40 nm
qui nous permettra de virer encore une fois à gauche à la bouée joliment nommée, Risca de Zumbi),
pour effectuer un second et dernier bord
tout aussi droit, mais cette fois de 1220 nm (2260 km),
qui prendra fin aux Îles du Salut !
Adieu, Natal et son pont 
Sabine est relax
elle décide même de prendre la barre !
effet caipirinhas ?

Nous bouclons rapidement notre dernier (enfin, c'est ce que nous pensions alors),
virage vers la Guyane

Nous sommes vent arrière, et déployons avec Simon,
notre Parasailor dès la bouée passée,
profitant d'une merveilleuse grosse heure de Parasailor,
sous un vent forcissant, avec un ris dans la GV
Mont-Blanc file entre 12 et 14 nds, dans un confort parfait !
Pas de photos, ni de vidéo hélas on n'en a pas perdu une seconde,
jouissif !

Nous affalons pour la nuit, avec l'envie de remettre ça dès demain
Nous ressortirons effectivement le Parasailor le lendemain,
avec un vent plus faible cette fois, et toujours un ris dans la GV..

Je pensais avoir bien assimilé le maniement de l'aile !
Erreur !
Aussitôt la chaussette montée,
l'aile se gonfle parfaitement...yes,
mais, quelques secondes plus tard, elle est aspirée derrière la GV
Un des caissons de l'aile vient accrocher la barre de flèche bâbord ..
petite déchirure !
Arghhhhh, privés de spi pour les 1000 miles restants !

Nous rangeons bien déçus notre arme fatale de vent arrière
qui devra attendre la Guadeloupe pour effectuer la petite, mais nécessaire
réparation.

21 mai, tôt le matin
nous passons Fortaleza,
nous naviguons depuis 2,5 jours, et c'est le moment où le pilote décide de tomber en panne.
Je tente d'effectuer la procédure du constructeur Garmin,
pour re-paramétrer notre pilote ;
ça marche, puis ça marche plus
ça re-marche puis, puis ça re-marche plus !
rrrrrhhhhhhh !!!


In-envisageable de parcourir les 1000 miles restants sans pilote...
Demi-tour, au près pour rallier Fortaleza à 20 nm derrière nous.
Nous n'avions pas prévu de faire halte dans cette ville à la réputation douteuse..

L'option la moins insécure, sera vite retenue
Il n’y en a pas d’autre...
Ce sera Marina Park Hotel
ne pas oublier d'éviter la "petite épave" qui cache l'entrée de la marina
La Marina est en fait une marina en devenir

Une fois contournées l'épave et la digue qui la protègent parfaitement,
nous découvrons quelques bateaux alignés en épi,
amarrés à des pylônes de béton, auxquels manque cruellement un..
ponton !

Un employé de la marina/hôtel nous désigne le premier pylône libre,
nous indiquant à grands gestes de bras, d'aller planter notre ancre au milieu du bassin
et de commencer à reculer vers notre pylône, le n°1
Le courageux plonge aussitôt pour frapper nos amarres sur ce bloc de béton couvert de moules
Nous sommes amarrés !

Les tarifs de la marina sont non négociables et prohibitifs,
il faudra réparer au plus vite
A peine arrivés nous nous mettons en quête d'un électricien
et en trouvons un qui viendra demain,
Il travaille sur les cargos dans le port de Fortaleza.

Résignés, nous acceptons de profiter de cette halte forcée,
pour piquer une tête dans la piscine d'eau douce (inclus dans le forfait, quand même !)

et faire une visite de la ville
Un petit centre commercial pour recharger du frais

Le centre ville n'est pas très joli mais très animé et commerçant
Nous y passerons un agréable après midi en compagnie de Simon
et reprendrons un peu de produits frais pour la suite du voyage
  

Le lendemain,
notre technicien trouve immédiatement la source de la panne
Les contacteurs du pilote sont oxydés
Il les remplace par quelques soudures ,à l'aide de mon fer,
et nous demande juste l'équivalent d'un mois de salaire pour une heure de travail ! sic

Nous avons déjà pû remarquer depuis le début de notre voyage la sur cote générée
à la simple vue d'un bateau de blancs,
mais bon, de là à payer 5, 10, 30 fois la valeur d'un bien ou d'un service !..
Le commerce équitable...ça doit marcher dans les deux sens !

discussions, avec notre "ingénieur de la Nasa"
que je vexe quelque peu après lui avoir fait comprendre poliment qu'il se payait notre tête
Il s'en va finalement en laissant comprendre que nous pouvions payer ce que nous voulons
Je confierai au garde de l'hôtel qui le connaît,
de quoi payer justement son travail !

Mercredi 23 mai 2019
nous larguons notre poteau et ses moules
afin de reprendre la mer, aux premières heures !

Le pilote fonctionne parfaitement...
nous avions quand même fait un essai la veille devant Fortaleza !

Des parcs éoliens, des plages, et une jangada qui nous suivra un long moment avant de disparaître

Vendredi 25 mai 2018  
Les vents et les courants nous poussent toujours
Nous repassons l'équateur, retour dans l'hémisphère nord 

si la route qui apparaît sur le traceur semble longer la cote...
il ne faut pas s'y tromper; cette trace directe qui nous mène vers la Guyane
nous éloignera quand même de quelques 150 nm de l'embouchure de l'Amazone !
C'est grand le Brésil

Dimanche 27 mai 2019
Alors que nous passons l'embouchure de l'Amazone,
nous rencontrons nos premières sargasses !

Lundi 28 mai 2019
Il fait nuit,
nous approchons du Salut !
Le vent a forci, Sabine et Simon dorment, mais je ne la ramène pas...le bateau accélère.
Une grosse houle croisée s'est formée, entraînant Mont-Blanc dans des surfs de plus en plus rapides
Peu rassurant, car le pilote est dépassé, le bateau finissant chacun de ses surfs
en travers de la vague suivante qui se présente.
J'étais fatigué et n'avait pas la lucidité et/ou la force de passer un second ris..
Je décide d'abattre, pour limiter ces effets indésirables
Ça s'arrange, la fin de nuit sera plus calme.

Nous avons battu un record !
262 nm en 24 heures (10,91 nds de moyenne) validés par Maître Simon, notre chronométreur officiel, qui notait chaque jour à la même heure, à l'aide de son application,
le nombre exact de miles parcourus
Il faut quand même préciser que le courant au large du Brésil nous était favorable...
Les miles défilent vite, à cette vitesse...

Nous sommes toujours le 28 mai, "Terre", ou plutôt, "ile" !
Nous n'avons pas envisagé de passer par Kourou, qui ne présente d'autre
intérêt que les lancements, aucun n'étant programmé avant plusieurs semaines...
c'est aux îles du Salut que nous arrivons.

Un fort courant nous écarte de la route qui doit nous faire passer entre St Joseph sur notre bâbord
et l'île royale sur notre tribord
Faut pas se louper.. c'est peu profond, et plein de cailloux !
Les paysages sont magnifiques, nous restons vigilants et rentrons les dérives !
Un autre Catana y aurait laissé les siennes...

St Joseph, îles Royale, île du Diable,

3 iles immortalisées en 1973 par Steve McQueen et Dustin Hoffman dans Papillon

Les iles du Salut !L
Un endroit qui présenterait tous les atouts d'un paradis touristique
si l'on faisait abstraction de son histoire.

Nous prenons une "tonne" (grosse bouée en "dur" destinée aux gros bateaux)
grâce à l'intervention du skipper d'un charter de Kourou, qui nous propose gentiment,
de profiter de ce mouillage plus sûr, et parfaitement protégé, en période de calme touristique
Sympa !
Des amarres sont déjà à poste, sur la tonne,
il faudra juste veiller à ne pas se couper les mains sur les nombreux coquillages les décorant

Nous resterons 2 jours à visiter l'île Royale et St Joseph,.
la troisième, l'île du Diable n'étant pas accessible faute de ponton ou de mouillage sûr..
elle porte bien son nom.
ce que nous pourrons voir de l'inaccessible Île du Diable
Nous commençons donc notre découverte particulière par l'île Royale, celle où nous mouillons,
et où vivaient les militaires, leurs familles, ainsi que le personnel civil travaillant au bagne
Mont-Blanc peut se reposer en toute tranquillité après son record !
En cette saison, l'île est quasi déserte,
C'est tout naturellement  que nous sommes accueillis par des iguanes

Un chemin nous fait monter vers les habitations et quartiers des militaires

C'est dans cette partie de l'île que vivaient les officiers

La maison du directeur du bagne

Un paon prend la relève des iguanes pour continuer la visite de l'île 
L'île contient toujours son église,

Sa gendarmerie

Son phare

Les habitations où vivaient les femmes et les enfants du personnel pénitentiaire
Nous découvrons avec surprise un hôtel en haut de l'île
Il est vide, à l'exception des deux personnes qui y travaillent pendant la basse saison,
qui prennent le temps de nous raconter leur vie sur cet endroit particulier
tout en prenant un rafraîchissement bienvenu.
Une inscription rappelle les heures tristement célèbres du bagne des îles du Salut

La maison des condamnés à mort,
un nouvel hôte nous prend en charge, nous indiquant la suite de la visite
L'île est magnifique, la végétation luxuriante



L'île du Diable, toujours présente 
La route qui a été pavée par les bagnards
Passe entre l'île Royale et St Joseph par laquelle nous sommes arrivés hier.

Ile St Joseph, l'ile des "récalcitrants" 
28 mai 2019, 

Le canal qui sépare les deux îles est agité
Je pars seul faire une reconnaissance avec notre annexe peu motorisée,
pour jauger le courant et la force des vagues
ça passe !
Nous partons tous les 3 vers St Joseph non sans avoir pris une VHF avec nous

Les abords de l'île sont tout aussi beaux que ceux de l'île Royale

Nous n'avons rencontré personne sur cette île, qui semblait dénuée d'activité, jusqu'à ce que..

vue des deux autres îles 
Une route pavée semblable à celle de l'île Royale, construite également par les bagnards
Nous grimpons cette courte montée pavée, et apparaît aussitôt sur notre gauche
le bagne, entouré de sa muraille principale.

Il est composé de plusieurs ensembles géométriques avec leurs geôles,
traversés par des allées perpendiculaires
Les bagnards y croupissaient sans toit, exposés à la chaleur, la pluie, l'humidité, les insectes
80% d'entre eux mouraient de maladie..


   

Les cellules sont minuscules, les gardiens faisaient leurs tours de garde en marchant
bruyamment sur les barres de fer scellées au dessus des têtes des bagnards
Des conditions totalement inhumaines, qui n'ont rien en commun avec celles dénoncées par notre observatoire de nos prisons, dissout, il y a quelques mois. 

                  
Une immense salle dont nous n'avons pas pu savoir quelle était sa fonction

La nature a bien essayé de reprendre ses droits

Nous quitterons cet endroit chargé d'histoire et de souffrances, en silence...
et finissons notre tour de l'île en découvrant le cimetière où étaient enterrés,
non pas les bagnards qui étaient jetés à la mer.. sic,
mais le personnel pénitentiaire et leurs familles.
Aucune inscription ne figure sur ces tombes soigneusement gardées anonymes !
Craintes de représailles ??
Nous retrouvons Mont-Blanc !

Demain, nous prenons la route de Saint Laurent du Maroni
90 nm auxquels il faudra ajouter une bonne vingtaine de miles pour remonter le fleuve
avant d'arriver à destination.

La route se fera sans difficulté particulière,
poussés plus par le courant, que par un vent de plus en plus asthmatique

La remontée du fleuve qui sépare la Guyane française du Surinam est assez longue (22 nm)
Un vent de travers réapparu miraculeusement à l'entrée de l'embouchure,
tombera rapidement, freiné par les reliefs et la forêt tropicale
Nous effectuerons la remontée du fleuve au moteur avec un courant défavorable
durant les derniers miles.

L'eau est boueuse, très boueuse même,
on a le sentiment de naviguer dans une flaque de boue géante
Il faut passer entre les balises vertes et les rouges... jusque là, rien d'exceptionnel,
enfin, dans la mesure où elles sont encore présentes ou à leur place,
ce qui n'est pas toujours le cas.

Le mouvement permanent des alluvions doit obliger régulièrement
à re-baliser cette route, empruntée par des petits cargos, aux heures de marée haute
Il ne faut donc pas se fier aux cartes, même les plus récentes que nous avons avec nous
Les vertes et rouges de la carte, et les symboles triangulaires,
que nous avons annotées.. 
La vie autour du fleuve est rythmée par le rythme des marrées

Nous arrivons le jeudi 30 mai, à St Laurent du Maroni
alors que la nuit est tombée
Nous appelons David, le directeur de la marina, à la VHF
qui nous demande de le retrouver "derrière l'île" !
J'ai beau chercher sur toutes les cartes disponibles,
je ne trouve pas la moindre trace ou forme d'île dans les parages !?

Heureusement, David est super dévoué,
il nous rejoint rapidement à la rame, dans une micro barque,
accompagné de sa jeune, ou plutôt, très jeune compagne
une jolie surinamaise, peu, ou, plutôt, très peu vêtue,
pour nous faire faire le tour de ce qui se révélera être une...épave
couverte au fil des ans par une abondante végétation
et qu'ils ont pris pour habitude de nommer
"l'île"

Dodo, nous sommes fatigués
demain, il fera jour !

Hormis les moustiques qui nous ont également accueillis
le mouillage sera très calme, rythmé par les renverses de courants
qui se font tout en douceur

A ma grande surprise c'est le vrombissement d'un cargo déjà imposant
qui nous réveillera au petit jour

J'ignorais que des bateaux d'un tel tirant d'eau pouvaient passer là-même,
où nous nous inquiétions la veille, avec notre petit 1,1m sous la ligne de flottaison

David, a crée cette jeune marina à St Laurent
Il nous accueille le lendemain matin dans son repaire, bar/cafétaria/épicerie
et nous emmène aussitôt dans sa voiture pour visiter la ville,
et effectuer les formalités de douane et d'immigration qui se font au port
Top, ce David !!!

Nous passons quelques jours bien agréables à Saint Laurent du Maroni
pendant lesquels nous nous rendrons compte
que notre voisin de mouillage n'était autre que celui que nous avions à Mindelo
Ils sont amis avec un autre bateau voisin,
"Papiyion", (ça s'écrit comme ça) )sur lequel vit Véronique, infirmière venue de Guadeloupe
pour exercer ses talents.
Nous passerons quelques beaux moments de partage, ensemble.

                           L'équipage de Mont-Blanc, sous bonne protection  

Véro nous fait découvrir un restaurant pittoresque, joliment décoré par un amateur de jazz...
Un ancien bateau qui a retrouvé une seconde vie pas si désagréable !

  

Le Surinam est juste en face, à 5 minutes de pirogue
Ce fleuve est en fait, un haut-lieu de trafics entre les deux pays,
Armes, drogues, migrants...
sans oublier les orpailleurs dont il faut éviter le contact.

Nous ne traverserons pas, car il faut payer plusieurs centaines d'euros juste
pour y mettre les pieds, et nous avons hâte de retrouver nos amis
qui nous attendent aux Antilles !

St Laurent du Maroni, garde encore des vestiges de son ancien bagne,
dans lequel aurait été détenu Henri Charrière, auteur d'un ouvrage intitulé... 
Papillon

La ville, qui comptait 5000 habitants en 1975, en compte 45 000 aujourd'hui !
Le chômage reste pourtant très élevé, malgré une forte croissance économique
qui ferait la jalousie des autres villes importantes de Guyane,
selon les locaux !

La Guyane est une terre d'immigration incontrôlée et incontrôlable de par sa géographie,
composée de populations venant du Brésil, d'Amazonie, d'Europe, ou d'Asie.

Si elle a longtemps été présentée comme une terre de multi-culturalisme,
la Guyane connaît aujourd'hui des tensions de plus en plus palpables
entre des communautés qui en fait, ne se côtoient pas vraiment.
Impression de déjà vu.

Samedi 2 juin 10h
Nous avons fait nos adieux à Véro, David sa femme,
ainsi qu'à notre "bateau copain" dont je n'ai pas su retrouver le nom,
et reprenons la route vers la mer, en suivant scrupuleusement la trace que nous avions
dessinée entre les 20 bouées qui nous mènent à la mer.
Nous déjeunons dans une mer lisse, d'eau boueuse, avant de virer la dernière bouée
Le fleuve s'appelle le...Maroni, on se demande bien pourquoi !
C'est seulement trois heures après être sortis de l'embouchure
que nous quitterons ces eaux boueuses, séparées d'une eau bleue,
par une frontière parfaitement nette..
Les eaux dont les densités sont différentes ne se mélangent pas !
frontière taillée à la règle !
fin d'après-midi, le bateau file,
Simon jubile, il sort un joli thazard
qu'il préparera au four, puis en rillettes..pour notre plus grand plaisir !
Bravo, Simon !

205 miles parcourus durant les premières 24h !

La nuit est maintenant tombée,
Simon est de quart
Je suis réveillé par les bruits caractéristiques d'un grain
Le vent est monté très rapidement, 32 nds, les drisses claquent, et la mer grossit déjà
Je monte épauler Simon pour rentrer les 80 m2 du génnaker
devenus soudain bien trop grands !
Nous roulons la voile rapidement et sommes attirés par un bruit anormal sur l'avant du bateau
Inspection !
Un bout de notre gennaker claque dans la partie supérieure de l'étai !
Il pleut, ça bouge et Simon qui a de meilleurs yeux que les miens
croit percevoir un bout de voile déchiré !
Aie !!!

Nous abattons aussitôt pour diminuer le vent apparent sur la voile,
avant de décider de tenter d'étouffer le morceau de voile qui claque avec la drisse de spi
Je me fais hisser entre les 2 étais pour réaliser l'opération qui se révèle bien périlleuse.
Le grain a été violent, et la mer est encore forte,
faisant des étais, deux élastiques sur lesquels je suis incapable de m'accrocher
Après 2 tentatives aussi épuisantes que dangereuses,
je renonce

Le vent et la mer se calment maintenant.
Nous regardons de plus près, et nous rendons compte que la voile
n'est peut-être pas déchirée mais peut-être,
simplement mal enroulée,
On croise les doigts !

Je remonte sur l'étai et avec l'aide d'une gaffe
j'entreprends de défaire une à une les boucles qui se sont formées avec les écoutes du gennaker
L'opération est longue et mouvementée, mais avec de la patience
nous retrouvons enfin nos écoutes libres et profitons d'un moment d'accalmie
pour dérouler et ré-enrouler correctement notre puissance voile !
Pas de plis, pas de déchirure..
Tout semble être rentré dans l'ordre, Yeees !!!
nous vérifierons tout ça demain !
Nous sommes épuisés, Sabine a vomi 2 fois
il est 4h30,
j'envoie l'équipage aller se reposer, et prend un nouveau quart de 2 heures

La parenthèse aura duré près de près de 3 heures, et
nous aura écarté de plus de 10 nm de notre route  
 
                           
Lundi 4 juin, 3è jour
Le jour se lève,
Mont-Blanc continue de filer à bonne allure vers la Guadeloupe au 60° apparent
Je suis de quart, et je vois sur les cartes, un méthanier qui nous rattrape,
dont la route indique qu'elle va croiser la notre..

J'appelle à la VHF... pas de réponse
C'est après un 3è appel que j'entrerai enfin en contact avec eux..
Le méthanier déviera légèrement sa route, passant sur notre tribord
avant de disparaître lentement devant nous !
Merci !
Route de collision 
Mercredi 6 juin Arrivée à St Francois
Nous affalons devant la passe Champagne,
nous sommes à l''entrée du lagon de St Francois
Il fait beau, l'eau est claire et turquoise !

Nous avons parcouru  785 + 10,9 miles en 4 jours 3 heures,
à 8,04 nd de moyenne.

Comité d'accueil plutôt sympa !
depuis Natal, ce sont quelques 2230 nm que nous avons parcourus
soit 200 miles de plus qu'une transat Mindelo Le Marin
Le Brésil, c'est grand, très grand !
Mont-blanc, vu d'encore plus haut...
Simon fait un check up du mât !
dîner d'adieu, au bar Latino de St Francçois avec Simon !
Le lendemain, vision d'horreur, nous baignons dans une moquette de Sargasses
 passées par dessus de la barrière de corail avec la marée montante 
va et vient permanent de tapis entiers de sargasses
Les autorités portuaires ont du aménager une digue flottante devant l'entrée du chenal..
Un bateau a failli terminer sa course dans les cailloux, après avoir vu son moteur s'arrêter,
étouffée par les algues aspirées dans son circuit de refroidissement !
Celle-ci sont bien bloquées au fond du port de St Francois, odeur de souffre intenable !
Simon nous revient de chez le coiffeur, avec une coupe, jamais vue !
C'est un jeune "remplaçant" qui l'aurait pris en main, dans un salon pas très officiel
Il sera bon pour se faire tondre la boule à zéro
On a bien ri, il faut l'avouer !
Ciao, et merci Simon !

fin de notre transat, avec un joli coucher de soleil sur St Francois !
Notre périple transatlantique est terminé, nous avons retrouvé la France et
nous allons bientôt rejoindre Deshaies où nous attendent nos amis !


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