jeudi 29 mars 2018

Transat Mindelo - Natal

A CAMINHO DO BRASIL !
Jeudi 29 mars 2018, 14h30,  

Une transat, pour un navigateur, cela peut représenter 
un défi, un rêve, le Graal...
ou les trois à la fois !

En ce qui nous concerne, il s'agit d..
une première pour Sabine, Noé et Robin
une seconde pour moi et
une troisième transat pour Mont-Blanc !

L'avitaillement est fait, les réservoirs (eau et gasoil sont pleins)
Noé a récupéré de son agression de la veille, 

L'heure des au revoir a sonné,
nous allons saluer Taoumé qui partira dans quelques jours
avec un embrayage tout neuf, vers les Antilles où nous les retrouverons !  
Nous avons salué nos amis, en route pour le Brésil ! On voit Santo Antâo en face.
Faux départ,
à peine sortis de l'abri de la jetée, nous rencontrons un problème avec notre 2è ris,
que nous n'avons pas eu à utiliser depuis Dakar..  fort heureusement !

Le remontage de la voile semble avoir été fait aussi "sérieusement"
que les autres travaux effectués au CVD !
Retour dans la baie, pour repasser la bosse où il faut,
et nous reprenons notre route.

1541 nm (2853 km) nous séparent de Joao Pessoa lieu de notre destination au Brésil,
qui nous fera passer l'Equateur, une première pour Mont Blanc et son équipage
Une autre particularité de notre route sera de traverser
la ZIC (zone intercontinentale de convergence),  une zone de vents instables et faibles,
entrecoupée de passages orageux qui peuvent être violents
et qui sépare
la zone des alizés de NE soufflant dans l'hémisphère nord
de celle des alizés de SE soufflant dans l'hémisphère sud

un petit  croquis vaut mieux qu'un long discours !

Résultat de recherche d'images pour "zone de convergence intertropicale schema"

Le départ se fait au portant dans le canal, avec un vent assez fort,
qui ne nous accompagnera hélas pas bien longtemps
Le vent cessera même de souffler dès la 1ère nuit nous obligeant à mettre un moteur en marche.

La mer est calme et nous attendrons l'après midi de la seconde journée pour retrouver
un peu de vent et arrêter le moteur sur une mer devenue lisse

Robin et Noé ont été briefés sur leurs responsabilités d'hommes de quart
ainsi que les petites règles de vie en commun sur un bateau
comme la gestion de l'eau, par exemple
que nous devrons maîtriser, hein les gars !?

La vie s'organise dans la bonne humeur sur Mont Blanc
avec nos jeunes qui ont commencé à prendre leurs quarts.
Sabine nous concocte un excellent poulet curry
alors que les garçons ont "pêché" des poissons volants, à leur insu, durant la nuit !

Samedi 31 mars, 2è jour
Une petite brise de 10-12 nds souffle dans notre dos
nous incitant à sortir notre Parasailor
Avec quatre bras supplémentaires, l'opération ne pose aucun de problème
Nous avançons dans un calme absolu entre 6,5 et 7 noeuds


Les meilleures choses ayant une fin
le vent mollira de nouveau nous obligeant à remettre un moteur en route

Lundi 2 avril 4è jour
Sabine qui a évité la nausée jusqu'ici, est malade
Heureusement, elle pourra dormir et se reposer dans la cabine,
Robin et Noé m'aidant dans les prises de quarts

Petit rappel à l'ordre de nos équipiers qui ont vidé les 2/3 de leur réservoir en 4 jours...
Bien qu'ils pensent de toute bonne foi, avoir "géré",
à ce rythme nous n'aurons plus d'eau à bord à mi-chemin de notre destination,
le Brésil

Archipel de Sao Pedro et Sao Paolo 
C'est en regardant une application nommée Galiléo, devenue Guru aujourd'hui
que je réalise que notre route entre Mindelo et le Nordeste nous fera passer
à proximité du petit Archipel de Sâo Pedro et Sâo Paolo (00 55 0823 N  20 7599W)

En fait, les vents nous feront passer à 49 nm
à l'ouest de ces cailloux que nous ne verrons pas !

Mercredi 3 avril 5è jour,  "la tête dans les étoiles"
Il fait beau, la nuit est calme,
Je me repose dans la cabine, avec mon Ipad près de moi,
et je vois que nous sommes en route de collision avec un cargo
qui approche à bonne vitesse dans notre direction
Noé est de quart, je monte pour m'assurer qu'il a bien vu...
Je le retrouve, écouteurs à fond dans les oreilles en plein concert,
admirant le ciel étoilé au dessus de sa tête !

Au petit matin, alors que Robin termine son quart,
je retrouve le batteries en alerte (<12 Ampères)
Je leur avait pourtant bien indiqué qu'il ne fallait pas descendre en dessous de 12,3 A !
Robin me soutiendra que le parc était à 12,3 quelques... minutes auparavant,
ce qui ne m'aura pas totalement convaincu.

Un petit briefing aura lieu dès le petit déjeuner
pour rappeler la nécessité de pouvoir compter les uns sur les autres
lorsque le bateau est sous la responsabilité de l’homme de quart !

Prendre des équipiers est souvent une expérience agréable et enrichissante pour tous.
Il ne faut pas perdre de vue, que malgré leur enthousiasme et leur bonne volonté
ils seront pour la plupart très inexpérimentés,
et qu'en cas de pépins,
seule la responsabilité du capitaine pourra être mise en cause

Vendredi 6 avril 8è jour, Equateur, Pot au Noir
ça y est nous entrons dans la ZIC
toujours la pétole et de belles averses qui nous tombent dessus

C'est aussi le jour où nous franchissons l'équateur
on sort des verres et on fait la photo (enfin on la tente avec des 00 000 00)
Pas évident, ça défile à toute vitesse !
Nous avons franchi l'Equateur !


Samedi 7 avril, 9è Jour
toujours des grains entre de longues périodes de calme
Le bateau commence à prendre de la vitesse avec la montée du vent
Tout l'équipage est sous le cockpit pour vivre une belle pointe de vitesse, jusqu'à ...
ce que l'on entende un gros bruit dans la cuisine
C'est la cocotte qui s'écrase au sol, brisant par la même occasion
sa précieuse poignée amovible
Le capitaine n'est pas content !
Il va falloir attendre des mois pour en trouver une autre

Robin va néanmoins nous préparer un super pain
que nous dévorerons avec un immense plaisir
Bravo, il est superbe ton pain !


Dimanche 8 avril, 10è jour Fernando do Noronha
La bôme couine...
En fait, nous avons trouvé plus tard la raison de ce bruit désagréable et peu rassurant
Nous tirions trop sur les bosses de ris, forçant sur les poulies...
Nous apprenons...

Notre périple approche de sa fin
Nous passons au large de Fernando de Noronha
une île, qui, à l'instar des Galapagos est devenue un sanctuaire pour.. riches !
Fernando de Noronha, nous approchons de notre troisième continent !
Il faudrait nous délester de 400$ pour simplement prétendre poser notre ancre
dans le sable de cette île
Nous décidons de poursuivre notre route,
non sans avoir dépensé quelques dizaines d'euros sans le savoir...
J'avais laissé les datas actifs sur mon téléphone,
qui a eu la bonne idée de lancer les mises à jour, alors que nous passions à quelques miles
de l'île et de son antenne 4G !

Maigre satisfaction,
nous sommes parvenus à soustraire un barracuda à cet espace protégé
Protéines fraîches bienvenues


La prise qui nous offrira des protéines fraîches pour les 2 derniers jours de notre transat
En même temps que nous approchons de Fernando de Noronha et des cotes brésiliennes
nous devons faire face à des vents de sud, qui nous interdiront de rejoindre
Joao Pessoa, notre destination initialement prévue
C'est donc vers Natal que nous décidons de nous rendre afin d'éviter de louvoyer
une journée supplémentaire contre vents et courants

Lundi 9 avril, 11è jour
La terre approche, nous devrions atteindre Natal demain
Le vent est plus fort et régulier, qui nous permettra
de finir notre transat avec de belles vitesses

Les dauphins sont venus nous accueillir
toujours le même plaisir de les voir nous accompagner !

Mardi 10 avril 12è jour1
Terre !

Nous voyons au loin, des lignes d'immeubles se dessiner alors que le jour se lève
Puis apparaît l'immense pont sous lequel nous devrons passer pour rejoindre la marina

Robin et Noé ont bien fait marcher Mont-Blanc durant la nuit,
mais le vent les a un peu trop fait abattre.
Il nous faudra tirer un bord final près du vent et contre le courant,
à près de 10 nds..
Ça glisse !

Nous mettrons finalement 11,5 jours, réalisant une moyenne de 5,73 nds
pour rallier Natal

Cette transat aura été des plus tranquilles, marquée essentiellement par des vents faibles
qui auront contribué au confort de l'équipage,
à défaut de raccourcir le trajet !

Nous sommes au Brésil !





jeudi 22 mars 2018

Santo Antâo, la perle cap-verdienne !

SANTO ANTÂO
22 - 25 mars 2018,

Après Praia, peu sûre,
Tarrafal et son joli mais trop houleux mouillage,
et enfin, Mindelo, très ventée et pas plus sûre que Praia
le Cap Vert présentait les aspects d'une grande déception au regard de nos immenses attentes...


C'est à Santo Antâo,
que nous passerons avec les Michel
les meilleurs moments avec les cap-verdiens, dans un cadre naturel exceptionnel !

Nous quittons la baie de Mindelo
Les plus fins observateurs remarqueront un corps au visage dirigé vers le ciel !
Hitchcock ??
D'aucuns l'ont surnommée La Crotte ! Allez savoir pourquoi  ?
Après une traversée plutôt sportive dans le canal de 8 miles, séparant les deux îles,
c'est par une nuée de chauffeurs de taxi très bruyants et affamés
que nous sommes accueillis à Porto Novo...
en cette période de l'année, les clients ne se bousculent pas !
Cela se voit, et s'entend !
Porto Novo, abrité de la houle, pas du vent violent soufflant dans le canal
Nous fuyons tous les quatre cette cohue inattendue,
à la recherche d'un endroit tranquille pour y établir nos stratégies...

Quinto et Ilidio nous ont bien laissé des contacts pour manger ou dormir sur Santo Antâo
mais nous avons choisi d'improviser..
Nous réserverons depuis un petit bar,
deux chambres dans deux maisons d'hôtes voisines,
situées dans la vallée de Paul réputée être le plus bel endroit de l'île

Une fois les réservations faites,
nous retrouvons un des chauffeurs de taxi affamés qui nous avait suivi depuis le port..

Pour nous rendre dans la vallée de Paul,
nous choisissons le parcours plus long, passant par les petites routes de montagnes
soigneusement pavées
Si les abords de l'île sont désertiques et rocailleux,
semblables à ceux rencontrés à Santiago et Sao Vincente
ceux-ci feront vite place à une végétation de plus en plus abondante,
dans de superbes paysages de montagne qui n'ont rien à envier
à nos belles chaînes montagneuses françaises.

Le Machu Picchu... c'est bien la route ?

Des paysages somptueux, des pins, des fleurs,
des vallées luxuriantes, de l'eau,..
c'est une toute autre vision de l'archipel qui s'offre à nous,
une nature préservée, nous émerveillant à chaque instant

Notre chauffeur fait une halte dans un hameau pour saluer des amis
ou de la famille..tout le monde semble se connaître, ici !
Nous profitons de l'instant pour échanger avec un paysan en train d'égrener un à un
des épis de maïs, assis à même le sol
Des paysages qui me rappellent l'Atlas marocain
Un vieil homme égrène le mais, épi après épi
Après deux bonnes heures de routes enchanteresses nous redescendons pour retrouver
la mer à Ribeira Grande.
Nous y dégustons tous les cinq une délicieuse cuisine locale avant de reprendre notre route.
qui longe durant quelques kilomètres une côte peu hospitalière,
balayée par le vent et une forte houle,
Virage à droite, vers le sud pour entrer dans la paisible vallée de Paul.

Cesaria nous accompagne, partout !
Le chauffeur nous arrête au bord d'un tout petit sentier qui grimpe sur notre gauche 
"Vous êtes arrivés... il vous faut juste monter un peu 
pour arriver à Cas das Ilhas, un peu plus haut"
Échauffement avant la randonnée du lendemain 

Un joli panier de fruits frais nous y attendait 
Y'en a pour tous les goûts !
Soirée préparation pour la randonnée 
La petite maison dans la prairie
Tout le monde sourit...on vient juste de démarrer !
Va falloir grimper là-haut ??




Ça doit être volcanique, par ici !
Des réseaux d'eau partout, qui font la jalousie des autres iles de l'archipel
Les enfants reviennent de l'école. Une marche de plusieurs km tous les soirs dans la montagne, accompagnés des hommes qui montent une cuve à la force de leurs jambes et de leurs bras !


bientôt la fin.. et toujours en forme !
Tous en forme !


le repos des guerriers !
Délicieux repas on ne peut plus naturel et même, les fleurs se mangent !


Au revoir, magnifique vallée de Paul !

Fontainhas

Pas fatigués par la découverte de la vallée de Paul, de la veille,
nous entreprenons tous les quatre, de suivre un parcours en aplomb de la mer qui nous mènera de Ponta do Sol, jusque Fontainhas, et ses vertigineux jardins en terrasses !

Nous démarrons notre périple depuis Ponta do Sol,
village à quelques kilomètres de Ribeira Grande.
qui porte une triste histoire, un avion s'y étant écrasé le 7 août 1999, faisant 17 morts

Étonnant plongeur resté perché sur son rocher 
Nous quittons Ponta do Sol, petit village de pêcheurs, 
En y regardant bien, sur une photo prise de loin, avec un iPhone...
on peut apercevoir une jetée noire, derrière laquelle viennent se réfugier les barques de pêcheurs qui n'ont pas eu peur d'affronter les grosses déferlantes qui ne demandent qu'à les projeter contre de gros blocs de pierres noires qui les attendent au cas où ils ne seraient pas parvenus à tourner à gauche !
Peu engageant !


La porcherie, avec vue panoramique sur la mer, suffisamment eloignée du village pour ne pas déranger
de superbes paysages vertigineux 



Nous approchons enfin de Fontainhas


Chaque centimètre carré de terre disponible est cultivé

Dans le dernier virage, qui mène à Fontainhas, se trouve un terrain de foot, 
qui ferait pâlir d'envie les pas peu fiers culés du FCB !
Si vous y regardez, bien, vous noterez un second micro-but, à quelques 3,5 m du premier
gardé par Sabine. Extraordinaire terrain de jeu !

encore des terrasses


L'heure d'un bon jus de fruits naturels est arrivée
Notre retour entre Ponta do Sol et notre gite sera épique

Un match de foot vient de se terminer dans le village, et il faut faire entrer tout ce joyeux
petit monde dans notre mini bus !
Nous ne compterons pas moins de 18 personnes, dans un mini bus comptant 9 places !!

Notre superbe séjour à Santo Antâo prend fin, 
Nous remercions nos délicieux hôtes,
et retournons à Mindelo après avoir passé de magnifiques moments,
dans des paysages somptueux auprès d'une population charmante,
tranquille et merveilleusement accueillante

Avant de partir à Santo Antâo, nous avions passé
une annonce sur la bourse aux équipiers
pour trouver 2 volontaires, qui doivent nous accompagner jusqu'à Natal,
notre prochaine étape, au Brésil

Romain et Noé ont aussitôt répondu,
alors qu'ils débarquaient à peine d'un autre bateau venant du...Sénégal !!




A CAMINHO DO BRASIL !